Interview avec Sania Nezami, coordinatrice de l’école pour enfants des rues

Déc 2017

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Il y a un proverbe qui dit « si vous voyez quelque chose de tombé, prenez sa main et aidez le à se relever ». En Afghanistan il y a de nombreux enfants qui sont dans les rues toute la journée, et ils ont donc besoin d’aide et de conseils. Quand je les vois travailler dans les rues, je pense à leurs
futurs. Ils travaillent pour se nourrir, eux et leurs familles,

Pourquoi avez-vous décidé de travailler pour l’école pour enfants des rues d’AfD?
Il y a un proverbe qui dit « si vous voyez quelque chose de tombé, prenez sa main et aidez le à se relever ». En Afghanistan il y a de nombreux enfants qui sont dans les rues toute la journée, et ils ont donc besoin d’aide et de conseils. Quand je les vois travailler dans les rues, je pense à leurs
futurs. Ils travaillent pour se nourrir, eux et leurs familles, mais on devrait leur donner une chance de sortir de cette situation difficile. Donc quand j’ai été présentée à AfD, j’ai saisi cette opportunité d’offrir une main charitable.

Quel est votre rôle à l’école? Qu’est-ce que votre travail implique?
Je suis la coordinatrice de l’école et mon rôle est de coordonner les activités entre notre bureau de Genève et Kaboul. Je fais également des enquêtes afin d’identifier les enfants dans les rues. Je les approche, je mène des interviews avec eux, et je les encourage ensuite à venir à noter centre. Je les vois à notre centre tous les jours, et je connais donc bien leur situation.

Quels problèmes les enfants des rues ont-ils typiquement en terme de vie quotidienne et d’éducation?
Avant de venir à l’école, ils sont analphabètes. Les enfants se motivent après avoir obtenu des compétences basiques en lecture, écriture et calcul – un nouveau monde s’ouvre pour eux. Ils font de leur mieux de finir leur travail le plus vite possible (par exemple surveiller des voitures, vendre des sacs plastiques, des chewing-gums, du pain etc.) afin de venir dans la salle de classe et avoir le plus de temps possible pour apprendre.

Quelles sont les histoires des enfants qui vous ont le plus frappée?
Nous avons eu un cas particulièrement compliqué avec un garçon nommé Ayn al-Din. Non seulement avait-il beaucoup de difficultés à la maison, mais il avait également des difficultés à garant un revenu quotidien en tant qu’unique source de revenu de sa famille. Il refusait de s’exprimer sur ses pensées et ses problèmes, mais nous savions qu’il avait un lourd fardeau. J’ai appris plus tard qu’il souffrait d’une maladie mentale, qui affectait son comportement et compromettait ses camarades de classe. Malheureusement, il ne suit plus nos cours, mais cela montre les difficultés des enfants des rues, en particulier ceux qui, en plus de leur situation financière, souffrent de problèmes de santé pour lesquels ils ne peuvent recevoir de soins appropriés.

Pourquoi est-ce que l’école d’AfD est appropriée pour les enfants des rues? En quoi est-elle adaptée aux besoins des enfants des rues?
AfD fournit aux enfants une éducation gratuite en plus de leur besoin de base, cest-à-dire la nourriture. Un repas chaud est très important, surtout quand leurs familles ne peuvent pas se le permettre. Nous leur offrons également des cahiers, des livres, des stylos et des stylos de couleur pour leurs cours. Parfois nous accordons une attention particulière aux enfants individuellement afin de répondre à leurs besoins spécifiques. Nous encourageons également les enfants qui ont des problèmes à suivre à rester un peu plus longtemps afin que l’enseignant puis s’occuper de leurs problèmes et leur ré-expliquer certaines choses. De plus, nous encourageons les enfants à partager leurs problèmes avec nous pour que nous
puissions voir si nous pouvons les aider.

Quelles sont les réussites des enfants qui ont fini cette école?
Les enfants aiment apprendre. Ils sont motivés par ce qu’ils apprennent et ont hâte d’apprendre plus. C’est la que nous ayons que nous avons réussi à planter notre graine – les encourager à aller étudier dans une vraie école normale. Le but est que la majorité des enfants puisse aller étudier
dans une école formelle. Pour l’instant nous avons envoyé un enfant à l’école formelle, et nous espérons qu’ils seront nombreux à le suivre. Une fille en particulier pour laquelle j’ai beaucoup d’espoir me vient à l’esprit. Elle s’appelle Sigel, elle vient d’une famille très pauvre et ne peut même pas se payer un stylo. En tant qu’ainé de la famille, elle vend du pain dans les rues pour sa mère. Sigel est une fille très intelligente et compétitive. Je suis sure qu’un futur prometteur l’attend. J’aime vraiment mon travail avec les enfants, et c’est une vraie joie de les voir progresser chaque jour. Leurs sourires illuminent ma journée. J’espère que leur succès à l’école va continuer dans leur futur. Je serais si fière de voir les enfants diplômés de l’université un jour – je sais que c’est un rêve lointain, mais il y a de l’espoir.

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